le mercredi, 09 octobre s’ouvre à Lyon (France) la conférence des donateurs du Fonds mondial contre le VIH, tuberculose et la malaria afin de mobiliser les financements pour lutter contre ces maladies dans les trois prochaines années.
A la veille de cette rencontre, l’organisation médicale humanitaire Médecin Sans Frontières (MSF) a au cours d’une conférence de presse, dressé un bilan alarmant de la situation en Guinée. Dans ce pays, indiquent les responsables du MSF, un grand nombre des besoins sont malheureusement encore non couverts et les fonds disponibles pour appuyer les programmes de prévention et traitement VIH ne sont pas à la hauteur de ces immenses besoins.
« La la lutte contre le VIH en guinée accuse un grand retard par rapport au reste du continent et de la région. Entre 2010 et 2016, l’indice (nombre de nouveaux cas) du VIH en guinée n’a diminué que 5%, alors que la région de l’Afrique de l’ouest et centrale enregistrait une baisse de 12%. Dans le reste de l’Afrique subsaharienne la baisse était même de 26%. Durant cette même période, les décès en lien avec le VIH ont augmenté de 7% en guinée alors qu’ils ont diminué de 27% dans la région et de 37% dans le reste de l’Afrique », explique docteur Christine Bimansha, coordinatrice du projet VIH de MSF à Conakry.
Elle ajoute que depuis 2003, les équipes du SMF qui mènent des actions sur le terrain sont chaque jour témoins des immenses difficultés et obstacles qui plongent le pays dans cette situation particulièrement grave. Selon elle, les lacunes dans la réponse au VIH sont malheureusement présentes à tous les niveaux.
« La chaine d’approvisionnement en médicaments essentiels est extrêmement faible, entrainant des ruptures parfois sévères dans de nombreux centres du pays. Les tests de charge virale ne sont souvent pas disponibles et les services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant restent un défi majeur. Le fait que le MSF ait à traiter chaque jour de patients en stade avancé de la maladie reflète l’ampleur de ces lacunes », a t-elle alerté.
MSF estime que les obstacles à la lutte contre le VIH en guinée sont également renforcés par la grande méconnaissance de la maladie et la stigmatisation culturelle qui perdure autour d’elle, ce qui freine d’autant plus le dépistage, le démarrage et l’adhérence au traitement.
« Beaucoup de personnes vivant avec le VIH dans le pays ne connaissent pas encore leur statut et sont en réalité à mettre sous traitement. Ameliorer le travail d’information, de prévention, de dépistage mais aussi l’accompagnement psychosocial des personnes vivant avec le VIH s’impose urgemment. Malheureusement, les fonds disponibles pour relever ces défis reste dramatique », souligne docteur Christine Bimansha
Le financement des programmes VIH est particulièrement problématique en guinée. De par sa pauvreté et son contexte socio-economique, elle dépend fortement des financements extérieurs. Or, les bailleurs se font rares dans le pays et la majorité des acteurs impliqués dans la réponse du VIH sont tributaires de l’aide financière du Fonds mondial, unique grand donateur pour la Guinée.
Par conséquent, l’avenir du pays dans ce domaine dépend fortement des montants qui seront alloués cette semaine au Fonds mondial et de la décision d’allocation du Fonds mondial à la guinée qui interviendra en décembre prochain.
« Il est illusoire de penser que la guinée est en mesure d’augmenter à court terme ses financements publics pour répondre aux lacunes actuelles. Le Fonds doit donc impérativement être en mesure de renforcer son appui, et d’autre bailleurs devraient venir appuyer cette lutte dans le pays », lance Armaud Badinier, chef de mission de MSF basé à Conakry tout en ajoutant. En 2018, on estime à 4,400 les personnes décédées des suites du VIH en guinée. Soit en moyenne une toutes les heures.
Facinet Camara 655765079
