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vendredi, mars 29, 2024

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Exclusif : la présidente de la « NGP » parle d’elle, de ses ambitions et de son mouvement

À la tête du mouvement de la Nouvelle Génération Politique (NGP) depuis le 1er novembre dernier, Oumou Kadé Soumah a accordé ce mardi un entretien exclusif à la Rédaction de Fatalainfos.com. L’occasion a été pour elle de parler de son cursus scolaire et universitaire, de son leadership, de ses ambitions et de son regard sur la situation actuelle du pays. L’entretien s’inscrit dans le cadre de la rubrique « Femme à la une ». Une rubrique qui consiste à mettre en valeur les femmes modèles.

 

Fatalainfos : Bonjour Madame Soumah Oumou Kadé.

Kadé Soumah : Oui bonjour monsieur le journaliste.

Fatalainfos : Parlez-nous de votre parcours scolaire et universitaire ?

Kadé Soumah : J’ai fait mes études primaires au groupe scolaire 03 Avril de Matoto et le secondaire au groupe scolaire Titi Camara d’où j’ai fait le Baccalauréat unique. Je suis détentrice d’un Bac+4 en comptabilité de gestion et d’un certificat en aéronautique, aéromax Guinée à l’aéroport.

Fatalainfos: Comment se porte la NGP ?

Kadé Soumah : La NGP va très bien. Elle intervient dans le débat public quand il est en sympathie avec l’opinion  par sa force de proposition et sa bravoure. Nous travaillons sur son implantation nationale et internationale et aussi sur sa transformation en parti politique.

Fatalainfos : Une femme à la tête d’un mouvement à caractère politique, c’est une chose rare en Guinée. Comment  vous y êtes arrivée ?

Kadé Soumah : J’ai été élue à la tête de la NGP suite à une assemblée générale extraordinaire. Je n’ai rien fait de spécial sauf me présenter comme candidate et j’ai bénéficié de la confiance de mes frères et sœur de la NGP que d’ailleurs je remercie sincèrement.

Fatalainfos.com : Parlez nous de vos débuts au sein de la NGP !

Kadé Soumah : Au début j’étais responsable de la communication et de la presse du mouvement. Après, j’ai été aussi responsable des relations extérieures et de partenariat. De là-bas, je suis devenue la présidente de la NGP.

Fatalainfos : Depuis que la Guinée a accédé à son indépendance, elle n’a jamais eu une femme comme présidente de la République. Pensez-vous que c’est possible d’inverser la donne ?

Kadé Soumah : Rien n’est éternel. Tout change et tout bouge. Une femme peut être effectivement présidente de la Guinée. Le Liberia a eu une présidente. Il n’y a pas de raison de croire qu’il n’y en aura pas en Guinée. Pour avoir une femme présidente en Guinée, les femmes doivent s’impliquer dans la politique pour être visibles et faire valoir leurs compétences. Les femmes doivent être beaucoup plus audacieuses. Le peuple choisira. Il est temps que les femmes se réveillent. Il est temps de montrer qu’il y a des femmes qui peuvent tenir un débat, il y a des femmes qui peuvent tenir tête, il y a des femmes qui peuvent être dans la politique et se présenter à toutes les élections (présidentielles, législatives et locales).

Fatalainfos : Quel est vôtre regard sur la classe politique du pays? Etes vous de ces personnes qui sont pour un rajeunissement du milieu ?

Kadé Soumah : On peut pas dire que le problème c’est une question de vielle ou de nouvelle génération de cette classe politique. Actuellement il faut un changement. C’est pourquoi nous de la NGP, nous avons soutenu le candidat de l’UFDG et de l’ANAD parce que c’était lui l’alternance. Il y avait 12 candidats mais parmi ces 12 candidats, le seul candidat qui pouvait rivaliser et être sur le ring avec le président Alpha Condé, c’était Elhadj Cellou Dalein et lui, il était pour l’alternance. C’est pourquoi nous avions battu campagne pour lui. Ça c’est premièrement. Deuxième il faut que les choses changent. Si les institutions habilitées à proclamer les résultats ont déclaré Alpha Condé vainqueur, nous, en tant que mouvement légaliste, nous ne pouvons pas commenter la décision de la cour constitutionnelle. Nous devons l’admettre normalement. Nous doutons des résultats qui ont été proclamés mais à ce stade, pour la paix, on fait des proposition.

Fatalainfos.com: Le milieu politique guinéen est bourré de partis et de mouvements. Avez-vous des relations avec certains ?

Kadé Soumah : Oui ! Nous sommes en contact avec certains partis. Mais pour le moment nous ne sommes pas en phase d’aller vers des gens, genre discuter voir si nous avons les mêmes visions. Non! Pour l’instant notre priorité c’est d’aider à l’apaisement et après tout ça, transformer notre mouvement en parti politique, passer à l’implantation du parti. Quand tout ça sera fait, nous irons à la rencontre des uns et des autres.

Fatalainfos : Quant est-ce il vous est arrivé l’envie de faire la politique ? 

Kadé Soumah : En Guinée, ce n’est pas facile de faire la politique. En 2010 il s’est passé des choses qui m’ont amenée à beaucoup réfléchir. En 2015 la même chose. Par rapport à notre mouvement, c’est qui m’a le plus animée, c’est l’injustice. La loyauté compte beaucoup quand on est dans une organisation ou dans un mouvement. La sincérité compte beaucoup également. Mais l’injustice n’a pas sa place. Quand on est dans un mouvement et dans une organisation quelconque, il ne doit pas y avoir de place pour l’affinité et en politique, on ne peut pas réagir avec le cœur. Il faut être idéal, il faut peser le pour et le contre. Renouveler les valeurs politiques en Guinée, ça c’est notre objectif parce qu’il y a des gens, ils forment des mouvements et des partis politiques. Vous venez, vous discuter. Ce qu’ils vous disent en face et ce qu’ils font, c’est pas la même chose.

Fatalainfos : Récemment vous avez appelé le chef de l’Etat à former un gouvernement d’union nationale. Si on vous proposait un poste ministériel, accepteriez-vous ?

Kadé Soumah : Personnellement, sans ambiguïté, non. Ce qui compte pour moi ce n’est pas ma place dans un gouvernement, mais la place de la Guinée dans le concert des nations. Toutes fois, cela fera l’objet d’un débat sincère au sein du mouvement pour déterminer la position de la NGP car la présidente n’est pas la seule responsable de la NGP.

Fatalainfos : Certains observateurs disent qu’il y a deux factions au sein de la NGP dont l’une dirigée par vous et l’autre, par Badra Koné. Qui dirige réellement la NGP ? 

Kadé Soumah : Je le dis et je le réitère, la seule présidente de la NGP c’est moi. Nous, nous sommes passés par la voie normale. On le lui (Badra Koné) a dit. On lui a donné trois jours pour se rallier, chose qu’il n’a pas faite. Nous ne sommes pas bataille avec lui (Badra Koné). Il peut revenir mais en tant qu’ancien président du mouvement. Il peut être membre du bureau exécutif. S’il veut d’autres postes, il peut les occuper aussi mais en fonction de ses expériences. Nous ne sommes pas en guerre avec lui. Peut-être que la guerre, ça se passe dans sa tête. Je le lui ai dit la fois dernière. Il est perturbé. Mais je ne vais aller dans la même direction que lui. Le chapitre de sa présidence est déjà clos. On a fini avec ça.

Fatalainfos : Aujourd’hui on parle de vous un peu partout dans le pays. Cela se constate fréquemment sur les réseaux. Pourtant vous n’êtes à la tête de la NGR (Nouvelle Génération Politique) que tout récemment. Qu’est-ce qui a joué en votre faveur pour être connue si vite par les guinéens ? 

Kadé Soumah : C’est sûrement mon franc-parler parce que je ne suis pas ce genre de personne qui tourne autour du pot. Tu fais quelque chose, je te le dis.

Fatalainfos: L’affection que les gens ont pour vous, vous ne pensez pas que c’est aussi dû à votre beauté ?

Kadé Soumah : Non ! Ça n’a rien à avoir avec parce que je n’ai pas envie du tout qu’on mette ma beauté en avant. La beauté peut se faner. Je suis encore jeune. J’ai 30 ans. A 40 ans je n’aurai pas la même tête. Donc je ne veux pas que l’opinion se base sur mon visage. Je veux qu’elle se base sur ce que nous sommes en train de faire. Je veux qu’on parle des actes que je suis en train de poser. La beauté, moi je ne considère pas ça.

Fatalainfos : Au delà de la politique, avez vous d’autres activités ? 

Kadé Soumah : Je suis dans l’entrepreneuriat. J’ai créé la propre société. J’ai tous les documents mais avec le Coronavirus, les choses ont un peu retardé. J’ai un tas de projets mais ça c’est personnel. Après les gens vont le découvrir.

Fatalainfos : Quel est le message que vous lancez aux guinéens, particulièrement aux femmes ?

Kadé Soumah : Le message que je lance aux femmes de Guinée c’est de ne jamais se sous estimer. J’ai mon proverbe à moi, rien n’est tard si la vie se prolonge. Une femme doit être battante. C’est vrai qu’on est dans un pays où la religion prime sur tout mais nous devons nous démarquer. Celles qui veulent faire comme moi, je les encourage. Le combat que nous sommes en train de mener à travers notre mouvement, est noble. L’opinion ne le saura pas aujourd’hui mais dans deux ou trois ans, elle dire, le mouvement là a dit et a fait. Il faut savoir qu’il y a des moments où il faut compter sur les gens mais il y a des moments aussi ou il ne faut compter que sur soi-même.

 

Interview réalisée par Oury Maci Bah.

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